Les eaux de la Jarrige

12/02/2016

A l’image de quelques villes d’Auvergne, la commune d’Ydes a la chance de bénéficier de la présence de sources aux propriétés hydrominérales indéniables. Ces sources sont en fait au nombre de trois : la source Saint Martin, la source de Ribier (du nom de celui qui la découvrit en 1818 ; elle est encore appelée source de Saignes du fait de son point d’émergence) et la source Saint Georges. Seule cette dernière a donné lieu, au début du siècle dernier, à une exploitation médicale de ses propriétés laxatives et diurétiques.Un établissement thermal fut même construit non loin du village que l’on nomme aujourd’hui Ydes-Bourg, plus précisément sur le site de Lajarrige. C’est la raison pour laquelle vous entendrez parler davantage des eaux de Lajarrige plutôt que de la dénomination exacte de la source. La température à l émergence de cette même source Saint Georges (10 à 11 degrés) et ses propriétés hydrominérales (eaux chlorurées et sulfatées sodiques, chose remarquable en Auvergne où les eaux thermales sont le plus souvent bicarbonatées) lui confèrent des qualités que d’aucuns n’hésitent pas à rapprocher de la source de Marienbad en République Tchèque.

 « Les eaux d’Ydes ne sont pas désagréables à boire » écrivait il y a un siècle notre illustre compatriote le docteur Louis de Ribier. « Le gaz carbonique leur donne une saveur acidulée qui domine et modère celle des sels. Elles sont absorbées sans répugnance par les malades et laissent dans la bouche une sensation de fraîcheur et un petit goût amer et légèrement salé qui ne persiste pas ». Les eaux d’Ydes furent ainsi indiquées dans le traitement de l’obésité et des troubles qui s’y rapportent (diabète, goutte, lithiase biliaire et urinaire, dyspepsie…).

Malheureusement, leur trop faible débit (de l’ordre de quelques centaines de litres par jour seulement) rendaient peu viable et pérenne une activité thermale in situ et les thermes de Lajarrige sont depuis tombés en déshérence. Il ne subsiste plus hélas que quelques ruines de ce qu’il convient bien d’appeler tout de même « une belle aventure ».