La Mine, c'était hier

BASSIN HOUILLER - YDES / CHAMPAGNAC-LES-MINES

LES MINES D'YDES / CHAMPAGNAC

Ce document condensé a été conçu spécialement pour la visite du Mémorial des Mineurs - 15210 YDES par André Avrard

Le bassin houiller de Champagnac-Ydes est une portion du grand Sillon de charbon qui traverse le Massif-Central, de Decize à Carmaux. Ydes-Vendes s'étend sur 3 km de large et une longueur de 16 km depuis La Dordogne jusqu'à Jaleyrac.

Houille : Combustible minéral, possède 80% de carbone.

Avant, l'ancêtre l'exploitait à ciel ouvert en couche plate pour usage Personnel. Il l'appelait la pierre du diable ou la pierre de feu.
Le sous-sol n'appartenait pas au peuple.
Au cours des années 1830, M. Mignot demande l'achat de ce sous-sol.
Concessions Prodelles, Lempret et Madic, accordé par le roi Louis-Philippe.

C'est le début de l'exploitation industrielle du charbon.
M.Mignot lance l'aménagement d'un port à Vernejoux sur La Dordogne, pour le transport du charbon par sac de 50 kg à dos de mulets de la mine aux gabares pour partir vers Argentat et Bordeaux.
Il fait Creuser à Lempret un puits de 47m et une galerie de 48m.
Un autre puits est foncé à Chambléve, qui est exploité par 15 mineurs à l'aide d'un manége.

1866 : Le site de Lempret comprend un puits d'extraction de 67m et un puits de descente de 60m et 2 km de galeries, production 1800 tonnes.

1893-94 : Pochat et Schaffner fondent la Société Anonyme des Mines de Champagnac ; l'exploitation fut prospère par la mise en service de la ligne S.N.C.F. Paris-Aurillac et met un terme au transport du charbon par voie d'eau. La mine emploie 250 personnes et compte 14 machines à vapeur.
Production : 94000 tonnes.

LE PUITS DE CHAMBLEVE

Profond de 350 mètres, le chevalement, tour en métal avec ascenseur à deux niveaux, pouvant recevoir huit berlines, servant également à la descente et à la remontée du personnel. Le charbon exploité était remonté en surface, déversé dans des trémies à goulottes puis chargé dans des bennes pour partir par voie aérienne d'une distance de 2000 mètres.
Dans la mine le charbon est disséminé par couches ou veines, dont l'épaisseur varie de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres. Leur situation est tantôt horizontale, tantôt verticale.
Le Fonceur creuse des puits et des galeries qui vont rejoindre ces veines et formes les artères de la cité souterraine ; elle suivent la direction d'une couche déjà exploitée munies de rails sur lesquels roulent des wagonnets traînés par des chevaux De ces galeries principales d'autres plus petites se dirigent vers des veines en exploitation. Le Piqueur et l'Abatteur sont les véritables mineurs ; leur travail consiste à extraire le charbon avec le pic et la rivelaine.

Ce labeur est pénible à cause de la poussière que les mineurs respirent et des positions forcées qu'ils doivent prendre.
Ils sont quelquefois obligés de travailler à genoux, couchés sur le ventre ou sur le côté dans des chantiers de 60 centimètres de haut, où l'aération n'est pas toujours parfaite ;en outre, ils ont à redouter les éboulements et les coups de grisou.
Après chaque avancée c'est le travail des Boiseurs, les bois résineux sont taillés à la dimension voulue, c'est un ouvrage d'art.

LE PUITS MADELEINE

Profond de 340 mètres, à mois de 100 mètres il était au niveau du carreau d'Ydes.
Le charbon n'était pas remonté en surface, il était acheminé par traction animale par un tunnel sous la montagne de 1 km 100, débouchant directement sur le carreau d'Ydes face aux centrales. Les wagonnets étaient déversés au lavoir triage.
Le triage était effectué par une main d'œuvre féminine.

L'ensemble de l'extraction du charbon est assuré sous la surveillance d'un Porion : chef d'équipe qui porte une lampe à grisou (gaz composé de méthane C.H.4.) et sous la directive des géomètres et ingénieurs.

Puis le Galibot (manoeuvre de moins de 18 ans) s'assure de la descente dans une cheminée à travers les remblais jusqu'à la voie.
Le Rouleur remplit son wagonnet et le pousse vers la galerie de roulage ; celui-ci est remorqué par des chevaux pour la remontée au jour par les puits, jusqu'au carreau de la mine, pour un triage exécuté par des femmes.

Une partie du charbon exploité est cassé, criblé, lavé et mis dans des bassins de décantation remplis d'eau.
A la surface de ces bassins, remonte le poussier qui est récupéré, séché et mélangé à un durcisseur (Méthyle) ; Il est ensuite traité dans l'usine d'agglomération. Il ressort sous forme de briquettes industrielles de 6 kg, pour l'usage domestique, et sous forme de boulets ou de houille criblée " gaillette ".

Après vidange des bassins, les résidus du charbon sont récupérés " Schlamms " et distribués aux ouvriers de la mine comme chauffage domestique.

De l'anthracite par distillation on retire :

• Des houilles grasses,
• Des gaz combustibles,
• Des goudrons,
• Des résidus solides : coke, boulets et briquettes

LE PUITS EDMOND POCHAT

Il ne fut exploité que très peu de temps, jugé trop dangereux ;

-   risque de grisou et une température très élevée ;
- un incendie s'étant déclaré, une partie fut colmatée.

Le charbon exploité était chargé dans des bennes tractées par des chevaux sur rails d'une distance de 1000m jusqu'au carreau de traitement d'Ydes.

Quelques dates :

1918 :

Sous la Direction de M.Riban, (gendre de M.Pochat) :
• Effectifs de la Mine :
   - 367 au fond,
   - 262 au jour,
   - 50 ouvriers, usine à coke et agglomérés.

• En service :
   - 14 fours à coke,
   - 1 usine d'agglomérés de briquettes de 6 kg,
   - 2 presses pour briquettes perforées.

• Production : 150.000 tonnes.

1946 : Nationalisation et rattachement aux houillères du Bassin d'Auvergne.
1952 : Effectifs 570 ouvriers / production 105.000 tonnes.
1959 : Fermeture de la Mine Champagnac-Ydes.

SCHEMA DE SITUATION

Des puits d'extraction par rapport au carreau de la mine

Plan de la Concession de Lempret

Document condensé conçu spécialement pour le public scolaire - André AVRARD - 2001